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Voeu à propos de l'évacuation des migrant.e.s de la place de la République et de l'article 24 du PPL

  • Photo du rédacteur: sylvainmaschino
    sylvainmaschino
  • 30 nov. 2020
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 déc. 2020

Raphaëlle Rémy-Leleu a présenté le vœu ci-dessous lors du conseil de secteur du 30 novembre au nom du Groupe EELV Paris Centre qui a été adopté.

Voeu conseil de secteur paris centre loi sécurité globale police
Voeu Conseil de secteur Paris Centre #sécurité

Consécutivement à leur évacuation opérée à Saint Denis le 17 novembre, un groupe de migrant-e-s équipés de tentes s’est installé place de la République le 23 novembre dernier, en l’absence de solutions d’hébergements proposée par la Préfecture de Police.


Le soir même, les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation de ce campement, sans aucune concertation préalable avec la municipalité alors que cela est le cas depuis 2015 afin de permettre de l’assortir d’un diagnostic et d’un accompagnement social vers un hébergement d’urgence pour tou.te.s.

En outre, cette évacuation s’est faite avec un usage disproportionné de la force et une brutalité excessive, usage et brutalité constatés ou subies par plusieurs associations, journalistes et élu-e-s présent.e.s, dénoncés par la Maire de Paris et questionnés par le Ministre de l’Intérieur par la suite.


Nous ne comprenons pas et nous ne partageons pas ces pratiques qui ne doivent pas caractériser la relation entre la Préfecture de Police et la Mairie de Paris concernant la gestion des migrant.e.s sans abri dans la capitale.


Nous ne comprenons pas non plus le refus émis par l’Etat à la proposition faite par la Maire de Paris de mettre à disposition deux lieux pour les accueillir dignement.


Nous comprenons encore moins cet évènement qui, s’il venait à être la pratique de la Préfecture de Police, amènerait indubitablement à une précarisation renforcée d’une population déjà fragile. C’est au contraire par l’ouverture de centres d’hébergement d’urgence et de lieux d’accueil que nous pourrons faire face à cette urgence, comme avec les CHU Brantôme, Minimes, Aboukir ou l’ex Mairie du 1er arrondissement dans le Centre de Paris, voulue par la Mairie de Paris, nonobstant la compétence exclusive dévolue à l’Etat sur ce sujet et des budgets nationaux insuffisants.


Que ce soit dans le cadre d’évacuation de campements ou d’encadrement de manifestations, ces agissements des forces de l’ordre mettent gravement en question la confiance que la population porte à l’institution policière et nous ne pouvons l’accepter. Mais cela n’excuse en rien les violences qu’elle subit. D’où qu’elles viennent, nous les condamnons, notamment celles qui ont eu lieu le samedi 28 novembre lors de la Marche des Libertés.


Aussi, nous sommes indigné.e.s et condamnons avec force les actes de violence de policiers contre Michel Zecler qui ont été donnés à voir par un enregistrement privé et qui ont ému jusqu’au Président de la République.


C’est dans ce cadre que plusieurs manifestations ont eu lieu le samedi 28 novembre appelant notamment au retrait de l’article 24 du projet de loi « Sécurité Globale » qui, s’il était adopté, pourrait à l’avenir remettre en cause la liberté de la presse et la diffusion de telles images, alors qu’elles permettent d’alerter sur la dérive de certains policiers et le cas échéant d’ouvrir les enquêtes nécessaires.


C’est pourquoi sur proposition du Groupe Paris Centre en Commun et GEPC, le Conseil de Paris Centre émet le souhait que :

  • La Maire de Paris rappelle au Ministre de l’Intérieur et au Préfet de Police le protocole en vigueur concernant les évacuations, impliquant une réponse sociale en parallèle ;

  • La Maire de Paris demande à l’Etat une hausse significative du budget dédié à l’hébergement d’urgence ;

  • Le Conseil de Paris demande le retrait de l’article 24 de la proposition de loi « Sécurité Globale » et des autres articles jugés liberticides, notamment par la Commission Européenne, la Défenseure de Droits et la Commission nationale consultative des droits de l’Homme.

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